Le saumon et la truite fumés seront un peu plus chers pour les fêtes de fin d'année, avec une augmentation du prix toutefois "deux fois moins forte" qu'en décembre 2022, a estimé mardi le syndicat des Entreprises du traiteur frais (ETF).
Après une hausse du prix d'environ 10% en 2022, les Entreprises du traiteur frais (Aqualande, Delpeyrat, Labeyrie...) estiment que "l'augmentation sera deux fois moins forte" en 2023, a déclaré Jacques Trottier, président du groupe "saumon et truite fumés" d'ETF, lors d'une conférence de presse à Paris.
La tranche de saumon fumé de 40 grammes devrait coûter "entre 5 et 10 centimes de plus" pour les fêtes, a estimé M. Trottier, par ailleurs directeur général de Labeyrie Fine Foods, soulignant que le prix du saumon de Norvège, d'où viennent près des deux tiers des saumons fumés en France, "est plus élevé que l'an dernier à la même période".
Cette hausse n'inquiète pas le secteur. En dépit de l'inflation et des hausses de prix l'an dernier, le repas de fête est resté "un moment sanctuarisé", avec des achats "en hausse de 8% en valeur sur le mois de décembre 2022 pour le saumon et de 2,2% pour la truite", a déclaré M. Trottier.
Sur les 52.500 tonnes de saumon importées par les ateliers de fumaison l'an dernier, une majorité provient d'élevages de Norvège (61%) et d'Ecosse (26%). Quelque 2% viennent d'Irlande pour le saumon bio. Les saumons sauvages (7%) arrivent congelés d'Alaska.
Les truites fumées en France (18.300 tonnes, 100% d'élevage) sont majoritairement produites par l'aquaculture française (63%), un tiers provenant d'autres pays de l'Union européenne.
Selon ETF, les 30 entreprises françaises de fumage, qui emploient près de 2.840 personnes, ont réalisé en 2022 un chiffre d'affaires en hausse de 8,8% sur un an, à près de 776 millions d'euros (613 millions pour le saumon et 163 millions pour la truite).
Les ateliers français, qui produisent les trois quarts des 40.600 tonnes de salmonidés fumés consommés en France, ont augmenté leur production de 3,8% en 2022.
ETF a par ailleurs souligné les efforts de la filière en faveur d'une gestion durable des ressources marines. "Il faut aujourd'hui moins de 500 grammes de chair de poisson sauvage pour élever 1 kg de saumon", contre "4 kg de poisson pêché dans les années 1990", a assuré Vincent Gélamur, du syndicat national des industries du saumon et de la truite.