La saison estivale 2023 devrait être un peu meilleure qu'en 2022, qui était déjà un bon cru, a estimé mardi le gouvernement, malgré l'inflation et une flambée des tarifs hôteliers qui ont renchéri le coût des vacances, forçant les Français à des arbitrages.
"Attention au rapport-qualité prix", a mis en garde le gouvernement en présentant un premier bilan de la saison touristique qui sera affiné fin septembre, en incluant l'arrière-saison.
En juillet et août, la fréquentation a été "globalement stable" par rapport à l'an dernier, avec près de 7 Français sur 10 (67%) qui sont partis en vacances -pour des week-ends ou des séjours longs-, selon l'enquête d'Atout France, ADN Tourisme et 11 comités régionaux du tourisme, réalisée par Opinion Way et publiée mardi. Et 88% d'entre eux sont restés en France.
Pour les Français qui n'ont pas pu partir en vacances, "les motifs financiers restent le premier facteur explicatif pour 40% d'entre eux", selon l'enquête.
Entre météo capricieuse et budget contraint, les Français ont un peu moins opté pour le littoral et privilégié des séjours plus courts cet été, tandis que les touristes étrangers revenaient.
Si malgré l'inflation, les Français ont "sanctuarisé leurs vacances", a estimé la ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire lors d'une conférence de presse, il ressort de l'enquête qu'ils ont "cherché à mieux maîtriser leurs dépenses": 27% ont "déclaré avoir moins consommé dans les restaurants" et la durée moyenne de séjour est passée à 8 jours contre 9 l'an dernier.
"Face à des prix parfois jugés assez élevés le comportement des Français a évolué", a-t-elle poursuivi : "Ils sont toujours allés au restaurant mais ont souvent consommé un peu moins ou autrement", plébiscitant les campings et les locations entre particuliers, dont la fréquentation progresse de respectivement 2% et 11,8%.
Or dans l'hôtellerie où le revenu par chambre (RevPar) a flambé de "30% dans certaines régions par rapport à 2019", la fréquentation a reculé d'environ 2%, a fait valoir la ministre. Celle-ci a appelé "à la responsabilité de tous, en matière de prix", à l'approche des JO-2024.
Les plateformes de location devront "d'ici fin 2023", signaler sur leur site les locations trop chères comparé au reste du marché, a-t-elle rappelé.
Soulignant que la campagne et la montagne, destinations plus abordables, ont attiré davantage cet été, François de Canson président d'ADN Tourisme qui fédère les organismes institutionnels, a appelé lui aussi à "faire attention au rapport qualité-prix qui devient l'arbitrage central pour les vacances".